Mémé
Imprévisible Mémé
Qui jadis douée pour chialer
Avait rejoint son aimé Hervé
Sur les bords du Nil doré
Habillée et pomponnée
Elle vaguait parmi les palmiers penchés
Au bras de son poète décalé
Lui soufflant « Vous m’avez manqué »
« Vous me plaisez intensément »
Lui répondait-il tendrement
« Vivons notre amour bucoliquement
Et aimons nous infiniment »
Dans les roselières frémissantes
Mémé regardait rougissante
Comme une écolière débutante
Son amant à l’odeur de menthe
Ils écoutaient un harpiste
Avec son instrument sur la piste
Partir en envolées d’artistes
Comme une explosion illusionniste
« Je veux être votre mari »
Lui sussura l’amant très épris
« Je vous montrerais mes élégants habits
Et ma machine à faire de ouistitis »
« Si ce n’est pas une illusion
Un rêve, un café bouillu, une malfaçon,
Je vous suivrais avec passion
Et sur les eaux du Nil nous vivrons »
Au bord du Nil Mémé s’en fût
Faisant fi des esprits déçus
Avec son aimé Hervé vécu
Et ne revint jamais plus !